Histoire de Condamine

 
Carte de Condamine

Chartreuse de Meyriat


 

Ancien Condamine 1 Ancien Condamine 2

Origine du nom Condamine :
Plusieures hypothèses s'affrontent, bien que la premières soit la plus probable :

- Dérivation de "Condominium" ou "Condamina" (lat.):

Désignait dans le dialecte Franco-Provençal, au moyen âge, un terrain proche d'un château ou d'une abbaye exempt de redevances territoriales. Avant d'appartenir aux seigneurs du Balmay, Condamine était disputé par quatre maîtres différents : les seigneurs du Balmay, les prieurs de Nantua, les sires de Thoire, les prieurs de Meyriat. Le village n'était donc soumis à personne et ne payait aucune redevance. 

- Dérivation de "Condat" (Gaulois) :

Union de deux cours d'eau. Ici le Valey et la Doye.

- Traduction de "forêt-talus" :

Position au milieu des forêts.

Ancien Condamine 3

A qui appartient Condamine ?

(Extrait du pré inventaire du département de l'Ain).

" Le premier titre où apparaît le nom de Condamine est un acte important vers 1213 d'amée III du Balmay qui cède au prieur de Nantua, Humbert de Mornay, tous les droits qu'il avait de ce village. Condamine était alors un petit hameau de Vieu d'Izenave, il constituait une sorte d'apanage pour le fils aîné des seigneurs du Balmay qui porta le nom de Condamine jusqu'à la mort de son père. 
En 1270, l'abbaye de Nantua place Condamine sous la garde des sires de Thoire-Villars qui s'arrogent alors, apparement sans difficulté, tous les droits de souveraineté.
Au siècle suivant, en 1350, Vuillerme de la Doye, fille d'Hugues, seigneur du Balmay, céda à la chartreuse de Meyriat, tous les droits qu'elle avait sur le cours de la Doye et les terres que cette rivière arrosait.
En 1355, le village est intégré au mandemant de Saint Martin du Fresne, et donné en fief en 1356 à Aimé de Moyria, seigneur de Maillat.
Ainsi ce territoire soumis au Moyen-Age à quatre maîtres différents fut soumis finalement aux princes de Savoie, légitimes successeurs des sires de Thoire-Villars.
Condamine - La gare


Les monuments de Condamine

L'église "Saint Pierre et Saint Paul" date du XVIe siècle. Les chartreux y conservaient un droit de nomination.
Elle a été démolie en 1885 et reconstruite en 1889 dans un style néogothique. Elle ne garde de son ancienne vie que le bénitier en pierre à l'entrée, datant de 1732.
La Mairie, l'école était jusqu'en 1866 dans la salle des fêtes actuelle. Toutefois Condamine disposait au siècle dernier d'une fromagerie ou l'on fabriquait du gruyère et du beurre. Elle ferma en 1975, à cause d'une diminution progressive de son activité.
Une petite gare permettait aux Condaminois de se déplacer au début de ce siècle. Elle fut détruite en 1970.
Condamine garde encore du début du siècle la fontaine sur la place, le monuments aux morts, et ses bacs en pierre.
 
Première église de Condamine Eglise actuelle de Condamine La Vierge
Première église de Condamine 1732 Eglise actuelle de Condamine reconstruite en1889 et rénovée au fil des années. La vierge, route du Chaussin
 
Mairie Espace rencontre Le lavoir Four Communal
La Mairie L'espace rencontre Le lavoir communal rue de La Léchère, rénové en 2012. Le four communal rue du quart d'Amont rénové en 2012
 

Le logement

En règle générale, les habitations suivaient toutes les mêmes règles de construction. Le plus souvent, il n'y avait pas d'étages, la grange donnait sur la rue et servait d'entrée principale. Le logement des fermiers se trouvait après la grange dans le fond. Quand les moyens des fermiers étaient plus conséquents, le logement était dans une extrémité du bâtiment, l'écurie à l'opposé, et la grange au milieu. On pouvait ainsi aller du logement à la grange et à l'écurie sans sortir, ce qui était appréciable par les grands froids.
Toutes les cuisines possédaient une immense cheminée. Elle servait aussi bien à préparer le repas des paysans, la nourriture des bovins, qu'à se chauffer.
Au fond de la cheminée se dressait une plaque de fonte qui servait de cloison entre la cuisine et la chambre. Cette dernière avait donc un moyen de chauffage.
Dans la cheminée, deux landiers et chenets assuraient la combustion du bois. Le landier avait une forme d'équerre, la partie verticale était couronnée d'un panier circualire permattant de maintenir au chaud une écuelle. On pouvait aussi, grâce à ces landiers embrocher un poulet ou de la viande. Ceci, seulement les jours de fêtes.
Au Moyen Age, nos toits étaient très inclinés à cause de la neige. Les toitures étaient le plus souvent en sapin ou en épicéa puisqu'on les trouvait sur place. Malheureusement, ils étaient très inflammables.
Les maisons étaient construites avec des pierres taillées plus ou moins droites, couverte de tuiles creuses, les  tuiles plates sont arrivées plus tard .Celles-ci étaient construites de chaque côté de la rue principal et quelques quartiers qui porte toujours leurs noms tel que la Lechere,le Quart d’amont ,cote de la Doye ).Les Maisons n’étaient guère différentes que celle de maintenant avec le confort en moins.
 

Les quartiers de Condamine


Le quartier de la Léchère au sud où vivait Emile Bérard, un paysan poète.
Le quartier du Quart d'Amont à l'est, où se trouvent le splus anciennes fermes ainsi que "la maison des dîmes". Les chartreux venaient percevoir l'impôt dans cette maison. Il n'en reste plus que quelques pierres d'angle. Au-delà, dans la cour, on aperçoit une très vieille grange avec sa grande porte en bois en anse de panier. Sur le mur, au dessus du portail, il y a encore un écusson portant la date de 1642.
Le centre du village, où se trouvait la maison rouge appelée ainsi grâce à la couleur de ses tuiles. Elle a été construite par les moines de Meyriat.
Le quartier du Foulon, et du Battoir au nord. Le nom de Foulon provient de la dénomination d'une usine de couverture.
Roue à aube au Foulon
 

La ferme des Moines


C'est la plus ancienne maison du village de Condamine la Doye. Elle a été construite par les Chartreux de Meyriat au cours du XVIe siècle. Elle faisait partie du vaste domaine de l'Abbaye.
Trapue, massive, sa toiture est recouverte de Lauzes aux deux extrémités. Au milieu, elles est soutenue par une charpente imposante et donne toujours une impression de solidité, semblant défié le temps.
La salle commune possède une cheminée en pierre du XVIe siècle possédant une plaque de un mètre portant la date de 1733 ainsi que le nom du propriétaire de l'époque avec les emblêmes de la famille. A côté de la cheminée, on peut voir un beau potager en pierre. A droite à l'entrée, un petit bénitier taillé dans la pierre forme saillie dans le mur. Les fenêtres à petits carreaux ont une armature en plomb. Les pièces qui compose le bâtiment ont toute un plafond à la Française. Une de ces pièces possède un évier en pierre, avec un trou dans le mur pour l'écoulement des eaux usées.
En façade à gauche, une porte de grange en anse de panier est sans doute du XVIe siècle.
Tout le sous sol est en cave voutée. Le mur nord est parsemé de gros bloc de pierre faisant saillie. 
C'est en 1678, que l'ancien propriétaire obtient des chartreux l'affranchissement du droit de "maintenance" pour tout ce qu'il possédait à Condamine : fermes, terres et pâturage...
 
Écusson cheminée ferme des moines Cheminée ferme des moines
 

L'activité à Condamine


Le climat étant très rude dans le Haut Bugey, Condamine vivait plus de l'artisanat que de son activité agricole.Ainsi notre petit village se contentait principalement du lait et du bois pour subvenir à ces besoins.
A partir de 1850 jusqu'en 1930, le tissage de la soie, prend la plus grande partie du temps des paysans. Cependant, cette activité existe depuis plus longtemps. En effet, Laurent Walliod était dèjà Maître Tissier en 1640. Le dernier tissier de cette famille fut Jean Pierre Vailloud en 1878.
On peut supposer aussi que l'on fillait le coton, activité très développée sur Nantua et les villages avoisinants.
Parrallèlement la Doye et le Valey ont permis de développer aux alentours de Condamine quelques activités : des moulins, une papeterie, une fabrique de couverture, une usine de tissage, des scieries, des tourneries.
 
Metier à soie Transport de sapins
 

Les costumes


Le badze ou le baze était utilisé par les paysans pour confectionner leurs vêtements. Il est composé de laine de mouton tissée avec du chanvre. Le tissage du badze s'éffectuait principalement par des artisans de Montréal ou de Nantua.
Les paysans portaient un veston, un pantalon à "trapon" (la partie supérieure couvrait le bas ventre et se déboutonnaient sur les deux hanches) en badze, une molletière qu'un cordon retenait à la jambe ("le garandon").
Le dimanche les hommes passaient une blouse bleues ou noires : "la nableusa".
Les chaussures étaient faites à Nantua. Pour aller aux champs, les paysans mettaient des sabots qu'ils garnissaient de chaussons l'hiver. Parallélement, les notables et les gens de la ville avaient des souliers découverts et des bas jusqu'aux mollets retenus par une jarretière à boucles.
Les femmes portaient pour travailler une robe courte, un corselet (casavet), un tablier, une pointe, des bas de laine, des sabots et des chaussons en hiver, un bonnet noir ou bleu foncé à fond ovale agrémenté d'une ruche de tulle noire.
Les femmes bourgeoises avaient des souliers découvertsau lieu de sabots, des bas en coton, robes, corsage, un châle des Indes, un bonnet blanc à fond rond, avec deux ou trois rang de ruches et de larges mentonnières.
Le mouchoir était un luxe, seuls le sriche sen possédaient et le faisait bien entendu dépasser de leur poche.
femme